Ça me déprime, mais d'une force...
Allez, je remets le petit texte que j'avais écrit y'a quelques mois :
Forêt de Haie, 7 juillet 2018 :
Paul Fischer entre dans le bureau de JR (après avoir frappé contre le mur et non sur la porte, il a mal visé, une trentaine de centimètres à gauche et c'eut été bon !) ; sa vue lui joue en effet des tours depuis le début de matinée, après qu'il se soit mis un coup de sa brosse à dents dans l’œil par mégarde. Le bougre se cogne ensuite au coin de l'imposant bureau du Président, manque de se vautrer cul par dessus tête, puis s'assoie dans un vaste fauteuil en cuir rouge tapant.
JR a fait installer depuis quelques mois ce gros et confortable fauteuil (acheté à ses frais chez Alinéa) dans son office, à l'usage unique de son fidèle Paulo. Tant et tant de fois, au cours des mois (années ?) passés, ce même Paulo s'est retrouvé le derrière sur la moquette, estimant mal la distance entre son postérieur et la chaise et se cassant la gueule sous l’œil désabusé de son boss. JR parvenait cependant à toujours lui trouver des excuses... Ou cherchait à se convaincre, allez savoir.
Avec ce fauteuil rouge vif, JR put constater avec joie que son numéro 2 parvenait, tel un petit taureau, à correctement viser et s'y installer sans risque de blessure grave. La Sécu aussi s'en félicitait, saignée à blanc par les nombreux congés maladie/cures à l'étranger pendant les vacances de Paulo. Ce dernier aussi ne pouvait qu'être satisfait.
« Mes périodes de convalescence m'ont fait manquer tant et tant de recrues au cours des dernières années.... » se lamentait-il souvent, l'âme en peine, à qui voulait l'entendre au sein du club. Biensûr, il gardait toujours son téléphone avec lui, mais hélas son répertoire ne comportait que six entrées : son épouse, JR, le jardinier Adailton, Pablo Correa, Vincent Hognon et Mathias Fischer (il était persuadé que c'était son fils...). Vraiment pas de quoi briller au cours des différents mercatos...
Aujourd'hui, en ce jour de juillet, Paulo débarquait voir JR avec un dossier sous le bras. Il le jeta vers le bureau de son boss en lui annonçant qu'il tenait une recrue. JR rattrapa le dossier au vol avant qu'il ne tombe sur la moquette, puis compulsa l'épais dossier de deux feuilles.
« Danilson Da Cruz ? » s'enquit JR. Le Président venait de lire le nom de la potentielle recrue, écrit en majuscule et en gras au milieu d'une feuille A4. Il jeta un oeil au second papier composant le dossier, fruit d'un laborieux travail de la part du fidèle Paulo.
JR observa longuement cette photo de Da Cruz chourée sur son facebook. Le gaillard semblait peser 125 kg et posséder deux pieds gauches. Au sens propre, comme au seins figuré.
« Mmh, tu es sûr de ton coup, Paul ? Il a l'air un peu grassouillet je trouve !
- Faites moi confiance, Président, mon flair me trompe rarement ! argua le brave Paulo en manquant de se crever l'oeil droit alors qu'il cherchait à mordiller le bout de son stylo pour se donner un air. Un ou deux kilos à perdre et on tient notre sentinelle du milieu de terrain ! ajouta-t-il, sûr de lui, une main posée sur son oeil gauche douloureux depuis le petit matin.
- Je te fais confiance, Paul, tu ne m'as jamais déçu jusqu'à maintenant ! Fais le venir ici, on le signe ! »
Paulo se redressa, serra la main de son boss (manquant de lui coller un taquet au passage, "erreur d'appréciation des distances"), puis ressortit après un sourire confiant lancé à son chef.
JR, toujours assis dans son vaste trône de Président, pivota pour observer par la fenêtre les terrains d'entrainement non loin.
Robic, qui jusqu'à lors « s'entrainait comme Platoche aux coup-francs » (selon ses propres paroles) se disputait avec Adailton, le brésilien jardinier reprochant à l'ailier nancéien d'avoir cassé les carreaux de sa voiture, garée 200m plus loin sur le parking.
Diagne, le fier défenseur central, s'entrainait aux relances, à part, balançant des parpaings d'un bout à l'autre du terrain et un peu sur l'A31 aussi. Le reste de l'équipe était réuni, en cercle, autour d'Arnaud Lesserteur et d'une ribambelle de vélos. Le préparateur physique, tournevis et clef de 8 à la main, expliquait à ses ouailles comment fixer les stabilisateurs de chaque côté des VTT.
JR souria ; tout allait bien dans le meilleur des mondes. Dans le couloir, le Président entendit un bruit sourd, puis quelqu'un jurer. Il reconnut la voix de Paul Fischer, lequel venait de se viander dans le chariot de la femme de ménage. Il haussa les épaules, attrapant ensuite son téléphone pour tenter de joindre le fameux Cyril Gluth, lequel avait assuré à JR qu'il le recontacterait "prochainement", il y a deux ans maintenant.
Allez, je remets le petit texte que j'avais écrit y'a quelques mois :
Forêt de Haie, 7 juillet 2018 :
Paul Fischer entre dans le bureau de JR (après avoir frappé contre le mur et non sur la porte, il a mal visé, une trentaine de centimètres à gauche et c'eut été bon !) ; sa vue lui joue en effet des tours depuis le début de matinée, après qu'il se soit mis un coup de sa brosse à dents dans l’œil par mégarde. Le bougre se cogne ensuite au coin de l'imposant bureau du Président, manque de se vautrer cul par dessus tête, puis s'assoie dans un vaste fauteuil en cuir rouge tapant.
JR a fait installer depuis quelques mois ce gros et confortable fauteuil (acheté à ses frais chez Alinéa) dans son office, à l'usage unique de son fidèle Paulo. Tant et tant de fois, au cours des mois (années ?) passés, ce même Paulo s'est retrouvé le derrière sur la moquette, estimant mal la distance entre son postérieur et la chaise et se cassant la gueule sous l’œil désabusé de son boss. JR parvenait cependant à toujours lui trouver des excuses... Ou cherchait à se convaincre, allez savoir.
Avec ce fauteuil rouge vif, JR put constater avec joie que son numéro 2 parvenait, tel un petit taureau, à correctement viser et s'y installer sans risque de blessure grave. La Sécu aussi s'en félicitait, saignée à blanc par les nombreux congés maladie/cures à l'étranger pendant les vacances de Paulo. Ce dernier aussi ne pouvait qu'être satisfait.
« Mes périodes de convalescence m'ont fait manquer tant et tant de recrues au cours des dernières années.... » se lamentait-il souvent, l'âme en peine, à qui voulait l'entendre au sein du club. Biensûr, il gardait toujours son téléphone avec lui, mais hélas son répertoire ne comportait que six entrées : son épouse, JR, le jardinier Adailton, Pablo Correa, Vincent Hognon et Mathias Fischer (il était persuadé que c'était son fils...). Vraiment pas de quoi briller au cours des différents mercatos...
Aujourd'hui, en ce jour de juillet, Paulo débarquait voir JR avec un dossier sous le bras. Il le jeta vers le bureau de son boss en lui annonçant qu'il tenait une recrue. JR rattrapa le dossier au vol avant qu'il ne tombe sur la moquette, puis compulsa l'épais dossier de deux feuilles.
« Danilson Da Cruz ? » s'enquit JR. Le Président venait de lire le nom de la potentielle recrue, écrit en majuscule et en gras au milieu d'une feuille A4. Il jeta un oeil au second papier composant le dossier, fruit d'un laborieux travail de la part du fidèle Paulo.
JR observa longuement cette photo de Da Cruz chourée sur son facebook. Le gaillard semblait peser 125 kg et posséder deux pieds gauches. Au sens propre, comme au seins figuré.
« Mmh, tu es sûr de ton coup, Paul ? Il a l'air un peu grassouillet je trouve !
- Faites moi confiance, Président, mon flair me trompe rarement ! argua le brave Paulo en manquant de se crever l'oeil droit alors qu'il cherchait à mordiller le bout de son stylo pour se donner un air. Un ou deux kilos à perdre et on tient notre sentinelle du milieu de terrain ! ajouta-t-il, sûr de lui, une main posée sur son oeil gauche douloureux depuis le petit matin.
- Je te fais confiance, Paul, tu ne m'as jamais déçu jusqu'à maintenant ! Fais le venir ici, on le signe ! »
Paulo se redressa, serra la main de son boss (manquant de lui coller un taquet au passage, "erreur d'appréciation des distances"), puis ressortit après un sourire confiant lancé à son chef.
JR, toujours assis dans son vaste trône de Président, pivota pour observer par la fenêtre les terrains d'entrainement non loin.
Robic, qui jusqu'à lors « s'entrainait comme Platoche aux coup-francs » (selon ses propres paroles) se disputait avec Adailton, le brésilien jardinier reprochant à l'ailier nancéien d'avoir cassé les carreaux de sa voiture, garée 200m plus loin sur le parking.
Diagne, le fier défenseur central, s'entrainait aux relances, à part, balançant des parpaings d'un bout à l'autre du terrain et un peu sur l'A31 aussi. Le reste de l'équipe était réuni, en cercle, autour d'Arnaud Lesserteur et d'une ribambelle de vélos. Le préparateur physique, tournevis et clef de 8 à la main, expliquait à ses ouailles comment fixer les stabilisateurs de chaque côté des VTT.
JR souria ; tout allait bien dans le meilleur des mondes. Dans le couloir, le Président entendit un bruit sourd, puis quelqu'un jurer. Il reconnut la voix de Paul Fischer, lequel venait de se viander dans le chariot de la femme de ménage. Il haussa les épaules, attrapant ensuite son téléphone pour tenter de joindre le fameux Cyril Gluth, lequel avait assuré à JR qu'il le recontacterait "prochainement", il y a deux ans maintenant.
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